MICHEL SCHMIDT-CHEVALIER

Site : http://olivier.sc.free.fr/michelsc/msc.htm

MOSAIQUE

Peintre et mosaïste (1907-1987)

Les mosaïques exposées ont été léguées par Geneviève et Olivier SCHMIDT – CHEVALIER,avec le soutien du Cabinet PHOSPHOROS (mécénat culturel) et de la commune de LAUZERTE et viennent ainsi participer au rayonnement de son projet culturel.

Son histoire

Il est français, né à Berlin en 1907, de père allemand (Curt  SCHMIDT -CHEVALIER, portraitiste) et de mère française (Henriette CHEVALIER, pianiste originaire de Nantes). Il passe sa petite enfance à Paris, près de l’ancien Trocadéro et déjà dessine et « barbouille ».

La première guerre éclate alors que sa famille est en vacances en Allemagne. Il continue donc ses classes à Berlin jusqu’en 1924. Il est élève de NEHRLINGER.
Il revient ensuite à Paris et travaille dans les académies de COLLAOSSI et GRANDE-CHAUMIERE. En 1930, il fait la connaissance de O. FREUNDLICH et devient son élève jusqu’en 1932. Il adopte le courant non figuratif déjà sous son influence. Il fréquente ensuite Auguste HERBIN, Sonia DELAUNAY et les peintres du groupe « Abstraction - création ». Il se lie d’amitié avec les peintres Jankel ADLER, F.W. SEIWERT, Raoul UBAC et d’autres autour de la revue « A bis Z » publiée à Cologne.

Il réalisera sa première exposition à la galerie BRETEAU en 1938 à Paris. Il illustre alors de nombreux livres pour enfants, édités chez BOURRELIER (Collection La Lanterne Magique). Il organise des expositions pour cet éditeur qui restera l’un de ses fidèles amis. Ces publications sont interrompues par la deuxième guerre mondiale.

En 1936 il s’engage dans la guerre d’Espagne, au côté des Républicains, puis poursuit le combat à partir de 1939, dans les Forces Françaises Combattantes, réseau « Orient ».
Durant cette période, il  remise ses pinceaux. De retour à Paris en 1945, il trouve son atelier et la galerie vidés de toutes ses œuvres… un pillage dû à sa condition (allemand fuyant le nazisme) et ses engagements militants dans la résistance.

Il s’établit alors à Aix en Provence comme céramiste travaillant sur ses propres maquettes. Il décore de nombreux sites publics et privés dans toute la France mais aussi en Belgique, en Suisse et en Scandinavie.
Il conjugue ses deux passions : peinture et mosaïque. Il visite l’école de Ravenne et séjourne dans d’autres villes d’Italie qu’il affectionne particulièrement : Sienne, Florence, Venise, Torcello et bien sûr Murano, où il se procure les « smalt » pour ses mosaïques.

Il travaille avec les frères LURÇAT : André, l’architecte – urbaniste et Jean, le peintre (Tympan église de Maubeuge et Ecole de Saint Denis – Basilique).

Il partage son temps entre la réalisation d’œuvres de commande et les expositions (Aix en Provence, Avignon, Barcelone, Buenos Aires, Crest, Gand, Marseille Musée Cantini, Menton Biennale 70, Nice, Nîmes, Paris Salon d’Automne, Toulon, Tübingen, Venise biennale 60, etc.

En 1967, il fonde le groupe « Perspectives » rassemblant une vingtaine d’artistes non figuratifs du sud de la France. Il est nommé chargé de cours à l’Université de Luminy (section Arts Plastiques). En 1970 il est membre honoris causa de l’Académie internationale «Tomaso Campanella » des Lettres, Arts et Sciences qui lui décerne la médaille d’Argent.

En 1973, à la suite d’une crue de la rivière de l’Arc, son atelier aixois est inondé et à nouveau de nombreuses œuvres sont détruites.
Il décide alors de s’installer à Cours, près de Cahors et c’est dans la sérénité de ce village qu’il reprend son travail de créateur. Il retrouve dans le Lot son  ami J. LURÇAT qui habite tout près à Saint Laurent les Tours, près de Saint Céré. Il correspond et échange avec J. BUCHHOLTZ, son voisin de Lauzerte.
C’est à  Cours qu’il s’éteint en février 1987, auprès de sa femme Ninon, compagne et complice de tous les instants depuis la Résistance.

Quels que soient le support (toile, bois, mortier), l’outil ou le matériau (bronze, smalt, etc.) Michel SCHMIDT – CHEVALIER laisse une œuvre où méditation, science et chatoiement s’harmonisent.

 


L’homme 
Michel SCHMIDT - CHEVALIER a été un homme de son temps, un homme engagé. Les grands combats du XXème siècle ne l’ont pas laissé indifférent. Il ne s’engage pas par des discours mais par des actes. Dès 1933, il prête son concours à Thomas MANN qui luttait contre la montée du nazisme en Allemagne. En 1936, il est aux côtés des républicains espagnols, puis en 1939, il s’engage et rejoint plus tard les forces armées de la Résistance.

Son sens aigu et exigeant du rôle de l’artiste dans la société, lui fait créer en 1967 le groupe « Perspectives », première association aixoise d’artistes non-figuratifs destinée à promouvoir l’art contemporain, dont les fondateurs se proposaient « de faire connaître de manière vivante les recherches contemporaines dans les arts plastiques, de les insérer si possible dans la vie de la cité ». 
Il ne faut pas voir dans cette initiative une promotion de l’art contemporain au sens de promotion liée au marché. Michel SCHMIDT - CHEVALIER en créant cette association, se mettait au service des autres et voulait créer un courant d’échange permettant ainsi aux artistes de faire connaître leur travail et au public de découvrir les nouvelles tendances de l’art.

Il crée aussi en 1968 le premier atelier d’étudiants à l’Université de Provence. Sous sa conduite, les étudiants y réaliseront une longue fresque de 10 mètres qui a longtemps trôné à l’entrée du grand amphithéâtre de la Faculté des Lettres d’Aix.

Enseignant né, il crée à Aix la « Récréation », un atelier d’initiation aux arts plastiques ouvert aussi bien aux enfants, qu’aux adolescents et aux adultes. Il participe comme chargé de cours à la création du Département Arts plastiques à l’UER de Luminy en 1970.

Son esthétique 
Elève de FREUNDLICH, sa démarche non figurative se rapproche de celle du groupe « abstraction – figuration ». On peut le situer dans la lignée du BAUHAUS : rigueur, adaptation de l’œuvre à l’architecture, adaptation de l’œuvre au matériau.
Son art est réfléchi, mais d’une extrême sensibilité, toujours dépouillé mais néanmoins riche, avec toujours une grande finesse et justesse de la couleur qui s’accompagne notamment dans ses mosaïques des vibrations dans les nuances.
Cet art, qu’il destine au public le plus large, est cependant un art sans concession.

Le mosaïste 
A partir de 1957, il crée surtout des mosaïques et ceci d’après ses propres maquettes (exception faite pour Jean LURÇAT). Une des caractéristiques de la trajectoire de Michel SCHMIDT - CHEVALIER est qu’il se trouve parmi les artistes qui, comme l’italien SEVERINI (un des fondateurs du futurisme), contribuent au renouveau de la technique de la mosaïque en la réalisant eux-mêmes : « La première tessère posée, smalt ou pierre, détermine presque tout l’ensemble, la composition de l’œuvre se fait lentement, par petits bouts. C’est une re-création de l’œuvre existant déjà à l’état imaginaire et l’on travaille dans un état second, comme un rêve »…écrit il.

SEVERINI insiste également sur la nécessité pour les mosaïstes de réaliser eux-mêmes leurs œuvres. Michel SCHMIDT - CHEVALIER en avait lui-même aussi senti cette nécessité.

Il est intéressant de constater que ce renouveau de la technique traditionnelle de la mosaïque par l’intervention d’un plasticien a eu lieu aussi dans d’autres techniques, comme par exemple la céramique (GAUGUIN, PICASSO) ou la tapisserie (LURÇAT).

La technique de la mosaïque qui implique un effort de simplification des formes, une décantation des couleurs, se trouve être pour Michel SCHMIDT - CHEVALIER un prolongement naturel des recherches qu’il avaient déjà poursuivies en peinture. Au-delà de toute figuration, ses recherches  poursuivent l’expression du mouvement du rythme, de l’espace.

 

Pourquoi Lauzerte ?

- Pour la beauté minérale de ce village médiéval, pour ses jeux de lumières du levant au couchant,
- Pour le rôle de guetteur du village et du créateur
- Pour les correspondances esthétiques et intellectuelles qui s’établissent entre deux artistes, hommes d’exception qui se sont connus,  Jacques BUCHHOLTZ et Michel SCHMIDT - CHEVALIER
- Pour l’itinéraire spirituel des pèlerins de Saint Jacques de Compostelle, pour l’itinéraire laïque mais aussi spirituel de Michel SCHMIDT - CHEVALIER, pour leur rencontre par le moyen de l’art, au jardin des pèlerins  
- Pour des œuvres fortes et pourtant accessibles à chacun, enfant ou adulte, pour peu qu’il ouvre les yeux et suspende un temps, la trépidation des jours
- Pour le développement du projet culturel de Lauzerte, à la fois ancré dans son patrimoine et ouvert à la création contemporaine.

Les œuvres installées

L’école de Ravenne fascine Michel SCHMIDT - CHEVALIER et c’est cette technique ancienne qu’il adopte pour ses œuvres en l’adaptant à l’esthétique moderne qu’il porte en lui. Il sait tirer parti de l’éparpillement des petits blocs de verre coloré et de pierre naturelle, qui semblent à première vue confusion et désordre, pour suggérer, dès que l’attention se fixe un univers d’harmonies, de couleurs, de sonorités. 
Pour Michel SCHMIDT -CHEVALIER les mosaïques se contentent d’un éclairage tamisé et même préfèrent la pénombre… car ces petits blocs réfléchissent la lumière et par différents phénomènes optiques dus à la technique de la pose des tessères plus ou moins inclinée, donnent une impression de mouvement.

« Les mosaïques de cette école ancienne expriment le mouvement, non pas tant par leur composition, souvent d’une rigidité géométrique et d’une verticalité hiératique, mais bien par le reflet de lumière à tout instant changeante sur les matériaux employés. Sous l’effet de l’éclairage, une mosaïque réussie vibre, tourne, amorce un ballet de couleurs ». Michel SCHMIDT - CHEVALIER

N° 1 : « Cheminement N°7, or et noir » photo de Jean Pierre BASSO (Original collection particulière)

N° 2 : « Ulysse » Bifrons ovale – dimensions 0,71 cm de haut x 0,41 cm de large

N° 3 : « Le couple » - dimensions 148 cm de haut x 0,50 cm de large

N° 4 : « Masque » - dimensions 0,37 cm de haut x 0,57 cm de large

N° 5 : « Cheminement noir, blanc, carré » - dimensions 0,55 cm de haut x 116 cm de large

N° 6 : « Cheminement noir et œil noir» - dimensions 0,55 cm de haut x 0,35 cm de large

N° 7 : « Sans titre » - dimensions 0,49 cm de haut x 0,38 cm de large

N° 8 : « Souvenir de Torcello » - dimensions 101 cm de haut x 150 cm de large

N° 9 : « Cheminement noir et pierres » - dimensions 0,45 cm de haut x 0,64 cm de large

 

L’installation permanente de ces mosaïques a été organisée par Monsieur Alain CHAUVE, maire et la Municipalité de LAUZERTE et réalisée avec la complicité de Jean Pierre BASSO, Mireille COURDEAU, Eric LEGAL, Jacques MANDELBROJT, SANTA, Robert VERHEUGE, Yann VERHEUGE et l’équipe de la Médiathèque Pierre SOURBIE.

 

Lauzerte - 17 juin 2006 -


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