DIMANCHE 13 SEPTEMBRE

"PLACE AUX NOUVELLES"

FESTIVAL LITTERAIRE AUTOUR DE LA NOUVELLE

Les INVITES :

 Christine Avel

Christine Avel est née sans aucun sens de l’orientation, en 1968. Elle prolonge ses études, s’égare dans la finance, vire cap au sud pour une ONG et retrouve le nord en écrivant. Après quelques années un peu partout dans le monde, elle vit à Montpellier à titre provisoire.
Son premier roman, Double foyer, est paru en 2005 au Dilettante. Elle a publié en 2006 un recueil de nouvelles, L’Apocalypse sans peine, chez le même éditeur. Douze nouvelles dans lesquelles les personnages qui n’ont pas de prise sur leur propre vie vont finalement tenter de prendre leur revanche. Réussiront-ils à sortir des chemins où ils s’embourbent avec leurs obsessions tragiquement obsolètes, et à devenir acteur de leur propre vie ? Des portraits drôles et incisifs écrits dans une langue précise et épurée. C’est piquant et décalé.

Laurence Barrère

Elle aimerait bien tout maîtriser : sa vie, ses sentiments, ceux des autres, le rythme des saisons... Mais cela ne marche pas comme ça, n’est-ce pas ?
Ainsi, malgré son amour des lettres, Laurence fait des études d’économie, devient commerciale. Malgré son souci de l’Etre, elle travaille dans l’apparence.
Heureusement tout la ramène, toujours, à l’écriture.
Le temps aidant, Laurence, qui un jour aura 40 ans (mais pas tout de suite !), quitte Paris pour la mer, le gris pour le bleu, le CO2 pour la Tramontane. Dieu qu’elle s’en trouve bien ! L’hémisphère raisonnable de son cerveau poursuit ses activités professionnelles, l’hémisphère folâtre tente de lui dégager du temps pour « la vraie vie », celle qu’elle invente à ses personnages.
De ces contradictions naissent des récits sur le décalage, l’irréalité qui affleure dans nos quotidiens, sur les révélations ordinaires.
Henri, Lily, Mr Brugnon se bousculent sous sa plume, ils ont leur histoire à raconter ! Un peu étonnée par leur conduite cavalière, Laurence les regarde s’ébattrent et se débattrent sur le papier. Dans quelles situations se mettent-ils ! Il faut les tirer de là, ne pas les laisser sombrer, contourner la tragédie, saupoudrer un peu d’humour, de tendresse et de vivacité !
Traçons donc un chemin heureux, mais insolite et semé d’embûches ; flânons dans les herbes hautes mais écrivons court et dense ;  rions du tragique comme du dérisoire.  Et surtout ! Surtout : n’ennuyons personne.
Elle a publié en septembre 2007 son premier recueil de nouvelles Rescapés ordinaires aux éditions D’un Noir Si Bleu. Auparavant elle avait participé, en 2005, à un recueil collectif Les petits chaperons mènent la danse  autour du thème revisité du petit chaperon rouge. Editions Le manuscrit, manuscrit.com. En 2004 elle a obtenu le 1er prix de la nouvelle de Boulogne (thème : la bande dessinée).

Anouar Benmalek

Né à Casablanca en 1956, de nationalités algérienne et française, maître de conférences à l’université en probabilités et statistiques, Anouar Benmalek est l’auteur d’une dizaine de romans parmi lesquels Les Amants désunis (Calmann-Lévy), Prix Rachid Mimouni, traduit en dix langues, L’enfant du peuple ancien (Pauvert) Prix RFO, Prix des auditeurs de la RTBF (Radio Télévision Belge), traduit en huit langues et de Ô Maria (Fayard). Il a publié un recueil de nouvelles L’année de la putain (Fayard) et des recueils de poèmes dont Ma planète me monte à la tête (Fayard)
Doté d’un imaginaire romanesque exceptionnel, Anouar Benmalek, qualifié de « Faulkner méditerranéen » par L’Express, nous offre des histoires passionnantes et bouleversantes d’amour, de liberté, de mal de vivre, d’envie farouche d’être heureux, dans une très belle langue, précise et imagée.
http://anouarbenmalek.free.fr

 

Claude Bourgeyx

Claude Bourgeyx, romancier, nouvelliste et auteur dramatique est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages publiés notamment chez Belfond, Arléa, Le Castor Astral, Le Seuil, Script. À signaler la récente parution au Castor Astral du recueil de nouvelles Des gens insensés autant qu’imprévisibles..
Claude Bourgeyx écrit aussi pour la jeunesse : Le fil à retordre(Nathan),  Grand Prix Jeunesse de la Société des Gens de Lettres ; Grosses têtes et petits pieds (Nathan) ; Histoire à Dormir, en collaboration avec Olivier Poncer (Thierry Magnier 1998).
Il est l’auteur de pièces de théâtre régulièrement jouées en France et à l’étranger. Le regretté Claude Piéplu a créé Petites fêlures. Bernadette Laffont a joué au Festival d’Avignon, et au théâtre Fontaine à Paris, puis en tournée, Ecrits d’amour et Anémone a été Mademoiselle Werner au théâtre des Variétés à Paris avant une tournée.
Prochaines créations en 2008 : Erreur sur la personne à Lausanne et Affaire maritime pour le camion théâtre de la Famille magnifique (Nord-Ouest Théâtre à Caen).
Claude Bourgeyx est un maître dans l’art du dérapage. De la plus anodine des réalités, il tire des situations exceptionnelles où surréalisme et fantastique caracolent dans un joyeux bruissement de mots. C’est cocasse, cruel, étouffant, léger, pernicieux, intoxicant…

 

  Manu Causse

Manu Causse est très fort en histoires d’amour. Il n’a aucun mérite, il les écrit lui-même, quitte à les vivre personnellement. Et s’il n’en parle pas à la légère, c’est sans doute parce que l’amour, c’est lourd, et qu’il faut un sacré coup d’aile pour s’en sortir. Son premier ouvrage Petit guide des Transports à l’usage du trentenaire amoureux (édit. Page à Page) rassemble sept nouvelles qui racontent les couples – fondés, infondés, en pleine fonte ou refonte – avec ces mêmes mots qui vous viennent dans la vie, mais si bien ordonnés qu’ils en deviennent uniques.
Né en Aveyron (d’où son nom) il y a une trentaine d’années, Manu Causse a longtemps hésité entre une carrière de star du rock (mais il jouait mal) et de grand écrivain (mais il n’avait rien à dire). Il s’est alors lancé à corps perdu dans l’enseignement et la vie de famille, avant que, crise de la trentaine aidant, il ne retrouve avec gratitude quelques-uns de ses vieux démons, dont l’écriture. Il exerce actuellement, et suivant les jours, les activités de papa alternatif, de manœuvre, de talonneur amateur, de traducteur, musicien et d’écrivain à Toulouse. Il vient d’achever un roman et un spectacle musical qui parle de femmes et d’amour.
Son deuxième recueil de nouvelles, Visitez le purgatoire – emplacements à louer, paraîtra en octobre 2008 aux éditions D’un Noir Si Bleu.
Il a également publié deux romans bilingues français-anglais : Roméo@Juliette et Fair-play aux éditions Talents Hauts, ainsi qu’un album jeunesse, Enfin seule à paraître en septembre 2008 aux éditions Où sont les enfants.

Magali Duru

Née à Antibes, toulousaine d'adoption, Magali Duru, de formation littéraire, enseignante, auteur pour la radio de "petits polars" noirs et caustiques, a publié en octobre 2007 chez Quadrature son premier recueil Les Beaux Dimanches.
Moine japonais féru de calligraphie, enfant fasciné par les monstres, Don Juan comblé, prisonnier épris de sa correspondante… Chaque nouvelle des Beaux dimanches se donne comme un univers entier, riche de détails sensuels et réalistes. Elle débute dans la sérénité d'un quotidien aux personnages à peine troublés par la tension familière du banal et de la frustration. Chacune mettra pourtant en scène une victime du mal ordinaire : solitude, vanité, jalousie, désenchantement... Autant de sentiments profondément humains prompts à faire basculer les destins dans la rubrique des faits divers. L'écriture serrée de Magali Duru ménage la surprise des chutes, ne distillant que le minimum nécessaire. Si elle taille dans le vif, - vif du sujet ou vif de la chair -, elle laisse toujours une place à la compassion, au rêve et à la poésie.

Georges Flipo

« J’écris des romans pour travailler l’ambiance et les personnages de mes nouvelles, j’écris des nouvelles pour travailler le rythme et la densité de mes romans ». Georges Flipo est nouvelliste et romancier. Il prétend courir en alternance sur les deux distances littéraires, mais il ne faut pas en croire un mot. Il ne faut jamais croire les romanciers, encore moins les nouvellistes : Georges Flipo a une tendresse toute particulière pour la nouvelle.
Il vient de publier (fin août 2008) Qui comme Ulysse, aux éditions Anne Carrière, un recueil de nouvelles tout entier consacré aux voyages et plus précisément aux voyageurs. Des récits caustiques ou tendres qui vont aussi loin que leurs héros.
Précédemment, il a publié, chez le même éditeur, un autre recueil, La Diablada qui a obtenu un excellent accueil de la critique (Le Monde, le Nouvel Obs, PPDA, etc.) et surtout le Prix de la Nouvelle du Scribe- Lauzerte 2007  décerné à Lauzerte lors de Place aux Nouvelles 2007dont il garde un fort souvenir. C’est à ce titre qu’il revient cette année comme président du jury.
Dans un autre registre, son recueil L’Étage de Dieu (édit. Furet du Nord),  décrivant d’une façon mordante la vie des cadres dans les grandes entreprises, a obtenu en 2006 le Prix « Découverte d’un écrivain du Nord–Pas-de-Calais ».
 Son premier roman Le Vertige des auteurs, édité chez le Castor Astral en 2007, est un portrait drôlement féroce du monde des auteurs amateurs. Il a manqué d’un souffle le Grand Prix de l’Humour noir. Chez le même éditeur, il publiera fin décembre 2008 son second roman Le film va faire un malheur.
En attendant, il prépare dès à présent un quatrième recueil de nouvelles.
http://www.georges-flipo-auteur.com

 

Françoise Guérin
 
  Françoise Guérin est le seul auteur qui sache faire rire et horrifier en moins de cent mètres : confiez-lui un stylo, un carnet, déposez-la à l’entrée d’un parc ou, les jours de pluie, dans l’allée centrale d’un supermarché, et le temps d’une promenade, elle aura composée l’une de ses nouvelles inoubliables qui composent un recueil comme Mot compte double*, paru en février 2007 aux éditions Quadrature (Belgique) : touchantes, cruelles, cyniques, bouleversantes, hilarantes… Françoise Guérin sait comme personne décortiquer le cœur et l’âme de ses personnages… et les nôtres par la même occasion.
Née à Lyon, elle est nouvelliste, auteur de radio et romancière. Elle a publié de nombreux textes en revue et anthologies.
Elle anime MOT COMPTE DOUBLE, un site littéraire drôlement sérieux et sérieusement drôle où elle s’entoure d’une équipe d’auteurs talentueux :
http://motcomptedouble.blog.lemonde.fr
Son premier roman À la vue, à la mort, publié aux éditions du Masque en avril 2007, a obtenu le prix du premier roman au festival du film policier de Cognac 2007.

 

Éric Holder

Éric Holder est né en 1960. Portés par la vague de 1968, ses parents rompent avec le milieu dont ils sont issus pour s’établir dans le Sud. Enfance chaotique et merveilleuse. Après la Provence, Paris et la Brie, il vit désormais en Médoc.
Vingt ans après Nouvelles du Nord, premier livre d’Eric Holder et premier livre publié par le dilettante, ce « petit » éditeur talentueux et courageux, Les sentiers délicats, son dernier recueil de nouvelles, nous invite au voyage. On y croise, entre autres, un charpentier de marine, bourlingueur, pour qui la lecture est un alcool fort qui prête au narrateur, âgé de treize ans des bouquins de Kerouac, Miller, Cendrars,…Plus tard le narrateur s’échappera de son pensionnat pour se diriger vers l’Afghanistan où il n’arrivera jamais…Fugue en art majeur !
Entre temps Eric Holder aura publié d’autres recueils de nouvelles parmi lesquels La belle jardinière (récit net, cruel et délicat à la fois (…) Eric Holder cherche la littérature de la phrase juste.J. Savigneau, Le Monde des livres) ; En compagnie des femmes (Eric Holder a le sens du raccourci, du détail significatif, de la notation poétique, qui force l’admiration. D. Guiou, Le Figaro littéraire) et Masculins singuliers (Eric Holder ose parler de fraternité et de générosité sans que cela prête à sourire. Il persiste à croire à la grande aventure des sentiments. J. Garcin, Le Nouvel Observateur).
Remarquable styliste Eric Holder a publié, chez Flammarion, des romans : L'homme de chevet; Mademoiselle Chambon ; Bienvenue parmi nous ; La Correspondante;  Hongroise; La Baïne  qui ont procuré de vifs plaisirs de lecture à un large public et ont été des gros « coups de cœur » du Scribe. Il nous réserve pour septembre la parution d’un récit De loin on dirait une île, toujours au dilettante.

 

 Marie-Hélène Lafon

Marie-Hélène Lafon, née à Aurillac, vit à Paris. Agrégée de Lettres Classiques elle a choisi d’enseigner dans un collège situé en Zone d’Education Prioritaire. Romancière elle a publié quatre romans.
Le Soir du chien (Buchet-Chastel), Prix Renaudot des lycéens 2001, est l’histoire d’un amour qui se voudrait serein et paisible dans le village d’en haut mais se heurte au conformisme bruyant et peu tolérant des villageois d'en bas. Sur la photo(id.) est un roman sur l’enfance qui dure et la difficulté d’être adulte. Mo(id.)raconte comment la vie de Mohammed, dit Mo, a changé après sa rencontre avec Maria. Son quatrième roman, Les derniers indiens, publié en janvier 2008 chez Buchet-Chastel, raconte la vie quotidienne de Jean, taiseux plein de rage rentrée et de sa soeur Marie qui vivent seuls, depuis la mort de leur mère vindicative et dévorante, dans une ferme, autrefois prospère, du Cantal. Un univers fermé, étouffant où la tension est incessante décrit avec une remarquable économie de mots et d’effets et une justesse de ton, résultat d’un travail minutieux de façonnage et d’élagage de la langue .
Aux éditions Filigranes Marie-Hélène Lafon a publié Ma créature is wonderful, une déambulation sur les quais de Lorient accompagnée de photos de Bernard Molins.
Nouvelliste elle a publié deux recueils : Liturgie(Buchet-Chastel) et Organes(id.). Sa plus récente nouvelle La maison Santoire a été publiée par Bleu autour.
Les nouvelles de Marie-Hélène Lafon ont la densité des choses d’une vie pas encore aseptisée par la modernité. On y sent le poids de l’air, la lourdeur de la terre, l’odeur forte des animaux et des hommes, le rythme lent des jours. Elles réveillent nos mémoires et parlent avec volupté de nos cinq sens.

 

  Michel Lambert

Michel Lambert vit en Belgique, où il est rédacteur en chef de la revue Le Carnet et les Instants. Romancier il a publié notamment Une vie d’oiseau (Prix Rossel), Fin de tournage et La Maison de David (Prix triennal du roman). Nouvelliste, il est l’auteur de Les Préférées, Prix de la nouvelle francophone de L’Académie Royale de Belgique, de Soirées blanches et de La Troisième Marche (novella). Son recueil Une touche de désastre (éditions du Rocher) a obtenu le Grand Prix de la Nouvelle 2006 de la Société des Gens de Lettres. Il vient de faire paraître un nouveau recueil : Le jour où le ciel a disparu (éditions du Rocher). Il est aussi conseiller littéraire aux éditions du Grand Miroir, animateur d’ateliers d’écriture et organisateur du prix Renaissance de la nouvelle.

 

  Fouad Laroui

Fouad Laroui est né en 1958 à Oujda au Maroc. Après de brillantes études au lycée Lyautey de Casablanca, puis, en France, à l’école des Ponts et Chaussées et à l’Ecole des Mines,  il dirige l’usine de phosphates de Khouribga. Depuis 1990 il vit aux Pays-Bas où il a enseigné les sciences de l’environnement à l’université d’Amsterdam. Depuis 2006 il y enseigne la littérature française et les littératures de migration.
Il a publié Les Dents du topographe (Julliard), son premier roman, en 1996 qui obtint le Prix Découverte Albert Camus. Suivront De quel amour blessé(id.) en 1998, Prix Beur FM et Prix Méditerranée des Lycéens, puis Méfiez-vous des parachutistes(id.) en 1999 et La Fin Tragique de Philomène Tralala (id.) en 2003. En février 2008 il a publié, toujours chez Julliard La femme la plus riche du Yorkshire.
Son premier recueil de nouvelles, Le Maboul (id.) est paru en 2001. Tu n’as rien compris à Hassan II (id.), publié en 2004, a obtenu Le Grand Prix de la Nouvelle de la Société des Gens de Lettres 2004 ainsi que Le Prix de la Nouvelle du Scribe 2005.
Fouad Laroui est aussi chroniqueur à Jeune Afrique. Il a, par ailleurs, écrit des poèmes en néerlandais. En 2006 il a publié De l’Islamisme, chez Robert Laffont, une réfutation personnelle du totalitarisme religieux.
C’est dans le Maroc de son enfance et de sa période de directeur d’usine qu’il puisse l’inspiration de ses livres. Formidable raconteur d’histoires, doté d’un sens aigu de l’observation il dispose d’un humour impitoyable qui frise l’irrévérence mais n’exclut pas la tendresse. Il dit la vérité la plus grave sur le ton le plus léger dans un style remarquable de concision et de précision.
Identité, tolérance, respect de l’individu sont trois des valeurs qui se retrouvent dans les différentes tranches de vie de ses nouvelles.

Pierre Le Coz

Né en 1954 dans le Finistère, Pierre Le Coz vit aujourd’hui en Dordogne. Ses premiers textes ont paru en 1993 dans la revue de la N.R.F. Il a publié depuis de nombreux ouvrages, essentiellement des romans et des récits de voyage. L’Autre Versant du jour (Le Rocher 2007), son premier recueil de nouvelles, a obtenu le Prix Prométhée de la Nouvelle. Si on le lit attentivement on s’aperçoit que sous des approches différentes, chacun des récits qui le composent raconte la même histoire : celle d’un homme à la recherche d’un lieu où vivre et qui, le temps de la fiction croît l’avoir trouvé avant d’en être débouté et de renouer avec l’exil. C’est ce balancement entre errance et séjour qui confère sa cohérence au recueil, comme il constitue aussi la trame sécrète de tout le travail littéraire de l’auteur, inspiré de bout en bout par la question de l’habitation humaine.
Il est aussi l’auteur de deux essais parus en 2007 : L’Europe et la profondeur (Loubatières) et Vermeer ou l’action de voir (La lettre volée, Bruxelles).

Marie Le Drian

Marie Le Drian est née à Lanester (Morbihan). Elle vit actuellement à Clohars-Carnoët (Finistère Sud).
Les petites choses, mais aussi « les petites gens », le quotidien, l’inaperçu, voire l’invisible, composent la littérature de Marie Le Drian. Ce sont les lointains échos d’une enfance silencieuse où les paroles avaient un grondement de raz-de-marée qui nourrissent cette écriture de l’infime.
Dans Poche avant droite (Coop. Breizh) Marie Le Drian nous invite, au long de ses seize nouvelles, à pénétrer le monde intérieur de ses personnages, souvent des femmes, placés en situation de souffrance et d’angoisse.
 Ça ne peut plus durer, roman publié chez Julliard, dans lequel Léontine, l’héroïne, est une vieille dame qui perd doucement la tête, est un monologue un peu mélancolique, mais drôle, sur la vieillesse vue de l’intérieur.
Dans On a marché sur la tête (édit. du chemin de fer) un vieux garçon décide de souscrire un contrat obsèques et reçoit chez lui la jeune femme de l’entreprise locale de pompes funèbres. Une nouvelle légère et pleine d’humour fort bien servie par les dessins de Raphaël Larre.
Attention éclaircie, qui vient de paraître à La Table ronde, met en scène une femme solitaire durant les fêtes de Noël harcelée par les sarcasmes désespérants et désopilants de sa mère morte…On s’émeut et on rit.
Marie Le Drian revient à la nouvelle avec Au temps des baraques (Liv Editions).
Des textes pleins de sensibilité, d'émotion, d'humour aussi retraçant la vie en baraques dans les années d'après-guerre, le tout agrémenté de superbes photos.

 

Yves Lériadec

Breton de Paris, Yves Lériadec n’aurait jamais dû écrire. Une ambiance familiale espiègle lui avait suggéré de faire une école de commerce qui l’a mené tout droit dans l’entreprise. Vingt années dans les chiffres avant la grande revanche des lettres. Avec d’abord la redécouverte de la lecture, quelque peu négligée depuis l’école. Puis Yves Lériadec a écrit des poèmes avant d’obliquer mystérieusement vers la prose.
Ayant découvert avec bonheur les concours de nouvelles, il a confectionné un recueil et remis son manuscrit à l’hôtesse d’accueil de Gallimard. Puis il a repris le cours de ses activités (animateur d’atelier d’écriture, consultant en ressources humaines). Quelques mois plus tard, Les hommes aussi ont besoin d’amour (Gallimard-L’Arpenteur) était publié.
Dans ces treize nouvelles, des hommes de tous âges sont aux prises avec leurs émotions affectives. Ainsi, cet adolescent qui éprouve son premier émoi amoureux dans une salle de cinéma. Ou cet homme qui veut se faire aimer grâce à sa grosse moto et sa belle voiture. Ce garçon qui veut photographier ses parents main dans la main pour s’assurer qu’ils s’aiment. Et cet enfant ébloui par une demoiselle d’honneur dans un mariage. Quel que soit leur âge, tous ces êtres ont une sensibilité affective intense mais enfouie : même s’ils le proclament rarement, les hommes aussi ont besoin d’amour.

Frédérique Martin

Frédérique Martin est née en 1963. Elle vit près de Toulouse. Elle a reçu le Prix Prométhée pour son recueil de nouvelles L’écharde du silence aux éditions du Rocher. Ont suivi Zéro, le monde aux éditions Thierry Magnier et Papier du sang  aux éditions N&B. En septembre 2007, elle publie  Femme vacante  aux éditions Pleine Page. On peut lire, dans la revue BREVES n° 81 de mai 2007, une nouvelle  Le désespoir des roses  issue de son prochain recueil.
Pour elle, la nouvelle n’est pas un exercice de style, on doit y porter le lecteur dans un cœur incandescent pour le rendre à lui-même, et la forme et le fond sont définitivement indissociables. Ecrire une nouvelle c’est une discipline qui s’accommode mal de la pauvreté des idées. La nouvelle, quand on est à son service, porte le sceau de l’exigence et de l’équilibre.
Frédérique Martin anime des ateliers d’écriture et donne des lectures publiques.

 

  Chantal Pelletier

Nomade, passionnée d’astronomie et de voyages, Chantal Pelletier a publié son premier roman, L’Octobre, en 1976, alors que commençait pour elle la singulière aventure des Trois Jeanne, qui pendant dix ans ont promené leur spectacle caustique à travers le monde. Suivront, une dizaine d’années plus tard, d’autres romans et essais.
En 1998, elle crée à la série noire le personnage de l’inspecteur Maurice Laice, « héros » lucidement désabusé d’une trilogie dont le second tome, Le Chant du bouc, a obtenu le Grand Prix du roman noir français de Cognac (2001). Toujours dans le registre noir, elle a publié chez Fayard L’enfer des anges, belle et féroce balade au Québec et aux Etats-Unis, et Noir caméra !, recueil de nouvelles d’une grande force d’écriture sur le jeu des « apparences ».
Elle aime aussi rigoler dans le registre de la noirceur, et le prouve dans Tirez sur le caviste, un court roman très enlevé où la « bouffe » et le meurtre font bon ménage. À propos de « bouffe » elle a créé en 2007 une collection de livres courts autour des plaisirs de la nourriture : Exquis d’écrivains, dans laquelle elle a publié Voyages en gourmandise où l’on retrouve son art subtil d’explorer l’ailleurs aussi bien que les contrées de l’enfance (bressane et lyonnaise).
Parallélement, elle écrit des romans, dont La Visite, en 2003, qui « charme » parson apparente légèreté, son rythme allègre et son humour. Avec Paradis andalous, qui vient de paraître chez Joëlle Losfeld, elle nous offre un roman grave et souriant, sur l’appétit de vivre, vivre malgré tout.
http://chantalpelletier.free.fr

 

  Claude Pujade-Renaud

C’est avec La Danse océane, son premier roman, que Claude Pujade-Renaud a définitivement renoncé à la danse pour passer à l’écriture. Son premier recueil de nouvelles Les Enfants des autres fut publié en 1985 par Actes Sud, maison d’édition à laquelle elle est restée fidèle. En 1986, elle crée avec Daniel Zimmermann et des amis une revue littéraire "Nouvelles Nouvelles" qui vivra 7 ans et contribua à faire revivre ce genre littéraire. Parmi ses autres recueils de nouvelles signalons Un si joli petit livre, Prix de la fondation Thyde-Monnier de la Société des Gens De Lettres, Vous êtes toute seule, La Chatière, Au lecteur précoce.
Elle a obtenu le Prix Goncourt des lycéens en 1994 pour son roman Belle mère. Avec les romans qui ont suivi La nuit la neige puis Le sas de l’absence (Prix de l’écrit intime 1998), Platon était malade et Le jardin forteresse elle a conquis la critique et un lectorat fidèle.
Chers disparus dans lequel cinq veuves d’écrivains de la fin du XIXème et du début du XXème (Jules Michelet, Robert Louis Stevenson, Marcel Schwob, Jules Renard et Jack London) prennent tour à tour la parole, a obtenu le Grand Prix 2004 de la Société des Gens De Lettres. Avec Le Désert de la grâce qui vient de paraître, c’est toute l’histoire de Port-Royal, ce lieu de grâce que le pouvoir n’eut de cesse d’opprimer, détruire et transformer en désert, qui est reconstituée dans un roman ample, dense, profond, magnifiquement écrit.
Dans la collection créée par Chantal Pelletier Exquis d’écrivains avec Sous les mets les mots (NIL) elle nous fait goûter, dans une langue d’une grande sensualité, les métamorphoses et métissages des mets et des mots.
Ce sont les détails, la manière particulière qu’elle a de fouiller le réel jusqu’à en débusquer les mystères et les contradictions qui donnent aux nouvelles de Claude Pujade-Renaud ce charme et cette profondeur. Son écriture claire et précise nous promène, fascinés, entre l’étrange et le familier.

 

Bertrand Runtz

Après un parcours scolaire mouvementé, Bertrand Runtz (né en 1963) arrête ses études en terminale. Il travaille alors dans l’animation auprès de jeunes dans un quartier dit « sensible ». Sa passion pour la photographie l’amène à effectuer plusieurs stages chez des photographes publicitaires. À son tour, il devient photographe indépendant en 1991. Depuis, en parallèle à son activité professionnelle, il expose régulièrement (Musée d’Art Naïf de la Halle St Pierre à Paris, salon animalier du Jardin des Plantes au Muséum D’Histoire Naturelle, Cirque d’Hiver, etc...) Touche à tout, il s’intéresse également à la sculpture. Membre d’un collectif d’artistes « Le Hangart », il expose des pièces ayant pour thème le livre.
En 2005, aux éditions Finitude, une petite maison d’édition bordelaise talentueuse, il a publié Amère, un premier roman maîtrisé et puissant, une histoire de famille difficile que jamais l’auteur ne laisse sombrer dans la tragédie. Son premier recueil de nouvelles, Cette fragilité en dépit de tout, a été publié chez le même éditeur en mars 2008.
À travers les huit nouvelles de ce recueil, l’auteur a tenté de saisir avec sensibilité des morceaux d’existence, passés au crible de la mémoire, qu’il s’agisse de la mort d’un ami, de la nostalgie d’un vieux magicien, ou des premiers émois amoureux d’un petit garçon dans la brousse africaine… Amener le lecteur en ce lieu subtil où les existences, les rapports entre les êtres, peuvent tout à coup basculer, parce que c'est ainsi, toujours, vie et mort entrelacées, jusque dans les instants les plus parfaits.

  Annie Saumont

Annie Saumont le clame : elle n’est pas romancière ! Et c’est tant mieux pour ses lecteurs qui, depuis vingt-cinq ans, ne manquent pas un nouveau recueil de cette grande dame de la nouvelle. Parmi ses recueils citons : Les voilà  quel bonheur, Si on les tuait, Je suis pas un camion, Après, Noir comme d’habitude, Moi les enfants j’aime pas tellement, C’est rien ça va passer – tous publiés chez Julliard et disponibles en Pocket – ainsi que Un soir, à la maison qui a obtenu le Prix de la Nouvelle de l’Académie française 2003 et le Prix de la nouvelle du Scribe 2004, et koman sa sécri émé ?
Vous descendrez à l’arrêt Roussillon vient d’être publié chez Bleu autour.
Son dernier recueil, Les croissants du dimanche, est paru en janvier 2008, toujours chez Julliard et Gammes chez Joëlle Losfeld, dans la collection Arcanes. Aux éditions du Chemin de Fer elle a bénéficié des aquarelles d’Anne Laure Sacriste qui accompagnent sa Rivière.
.Ce qui intéresse Annie Saumont, sa manière d’écriture, c’est la langue. Toutes les langues. Celle des gamins de la rue, des paumés de la vie, des gens ordinaires… Parce que la langue, celle de ceux qui savent en user ou celle des autres, qui la subissent ou la balbutient, dit les tourments et les jours de ces êtres sans histoire dont elle fait, avec talent, des héros.

 

Jan Thirion

Né à Paris, Jan Thirion est enseignant. Il vit actuellement dans la  banlieue de Toulouse.
Dans ses nouvelles, comme dans ses romans, l'humour s'invite en passager clandestin prêt à surgir à tout instant.
Certains de ses ouvrages, tels Mikko (édit. Krakoen) et Ego fatum (id.) sont résolument fantaisistes. D’autres demeurent sombres et âpres, comme Rose blême (id.) et le dernier paru Dieu veille Toulouse (L’écailler du sud) qui l'ancre pleinement dans sa région d'adoption et dans les événements traumatiques de ce début de siècle.
Les nouvelles de son recueil Élagage de Printemps (Quadrature) reflètent bien sa manière de mêler gravité et légèreté, servie par une narration attentive aux petits détails de la vie et à sa fragilité.

 

  Emmanuelle Urien ( Prix de la nouvelle du scribe 2006 )

Emmanuelle Urien, née en Anjou, est Toulousaine d’adoption. Après avoir cherché sa voie, exploré méthodiquement la surface du globe, et mené de longues études au cours desquelles elle a jonglé avec les chiffres en plusieurs langues sans jamais y trouver son compte, elle s’est laissé rattraper par le démon des mots qui la traquait depuis l’enfance : elle écrit !
Nouvelliste et auteur de radio - pour Radio France – elle a publié trois recueils qui, tous, contiennent des textes forts sur des sujets souvent sombres - la mort, la peur, la solitude, les illusions - que des éclairages variés, une certaine dose d’humour et le goût des décalages, permettent paradoxalement de nous rendre très proches. Des nouvelles qui parlent avant tout d’humanité et d’empathie.
Court, noir et sans sucre (L’être minuscule) a obtenu Le Prix de la Nouvelle du Scribe – Lauzerte 2006.
Toute humanité mise à part (Quadrature) a obtenu le Prix Salondulivre.net et le Prix littéraire de la ville de Balma 2007.
La collecte des monstres, son troisième recueil, adressé par la poste à trois éditeurs, a été publié chez Gallimard. Il a obtenu Le coup de cœur du Point 2007.
Jazz me down est l’une des quatre nouvelles rassemblées dans le coffret Jazz quartet publié en avril 2008 par les éditions In8.
Et sinon, il paraît qu’elle chante et compose, et qu’elle a écrit un roman. À l’heure qu’il est, nul ne sait encore s’il paraîtra, en septembre 2008, chez Gallimard…
www.emmanuelle-urien.org

 

  Marc Villard

Marc Villard, né en 1947, poète, graphiste, scénariste, écrivain, entre à la « Série noire » en 1984. Il a publié de nombreux romans noirs, des « novelas », des nouvelles, des romans pour la jeunesse, parmi lesquels signalons :
- romans : La guitare de Bo Diddley (Rivages) ; Cœur sombre (id.) ; La porte de derrière (Folio) ;
- novelas : Quand la ville mord (Suite noire) ; 1 chat, 2 privés, 10 coronas (Eden) ; L’Ange bleu (Joca Seria) ;
- nouvelles : Tohu Bohu (Rivages) ; Gangsta Rap (Série noire) ; Rouge est ma couleur (Rivages) ; Entrée du diable à Barbèsville (Rivages) et six recueils de nouvelles dans lesquelles il se met en scène, avec ses angoisses, ses fragilités, souvent dans le contexte de l’entreprise où sont épinglés les contresens et les stupidités générées par le milieu professionnel : Souffrir à Saint-Germain-des-Prés ; Elles sont folles de mon corps ; Bonjour, je suis ton nouvel ami ;  Un jour je serai Latin lover ; J’aurais voulu être un type bien, Le coup du sombrero, tous les six publiés à l’Atalante.
- romans jeunesse : Menaces dans la nuit(Syros) ; La cavale des Petits Poucets (id.), Rock machine (id.) ; Les Doigts rouges (id.)
Ses romans, novelas et nouvelles noires se déroulent dans un univers impitoyable, sombre où les protagonistes sont le plus souvent perdants. Dans ses nouvelles « autobiographiques », entre vie familiale, vie personnelle et boulot, Marc Villard promène un regard acéré : des coups d’épingle dans le vif ! Sincère mais rusé. Et bourré d’humour.
www.marcvillard.net

Thomas Werth

Thomas Werth est né en Alsace en 1975. Vingt-neuf années passent sans qu’aucune ligne supplémentaire ne vienne s’ajouter à sa biographie. À 29 ans, donc, un sursaut ; sa famille frémit en notant une agitation inaccoutumée, un mouvement inhabituel s’apparentant à de l’activité. Fausse alerte, cependant : il ne s’agissait que d’un ajustement jambe droite – jambe gauche dans le rocking-chair où il dépense indolemment ses journées, perdu dans la contemplation étonnée de la blancheur éclatante et inentamée de ses souvenirs. Il faudra attendre trois ans encore avant qu’au jour de ses 32 ans, il se redresse subitement sur le rocking-chair - il semble avoir trouvé enfin une seconde phrase à adjoindre à sa biographie - et dicte Le coquard du panda, un recueil de portraits inspiré du monde du cirque publié chez Delphine Montalant, soupèse, hésite, se ravise, confirme puis se rassied.
Et reprend les oscillations.